Le sémillant Tino De Laurendis lors de la première de
« Massacre à Guadalcanal » qui a emporté le prix du
meilleur montage dans un festival parallèle
En
1996, le producteur italien Tino de Laurendis achète les droits
d’exploitation de Megablairo au cinéma pour une somme tenue secrète.
Avec les royalties fraîchement engrangées, Antonin. Goupa-Bocha
s’achète un scooter et se désintéresse totalement de l'affaire.
Le projet traîne de longs mois dans les cartons du
producteur qui a du mal à fédérer une équipe autour d’un héros en
caleçon. Les difficultés résident notamment dans le choix de
l’acteur pour le rôle titre. Après
plusieurs essais infructueux, la production opte pour Charlie Meyer, un
comédien peu connu en Europe mais très populaire au Laos et en
Birmanie pour ses rôles de justicier moustachu à la morale sans faille.
John
Basseter durant un essai. Pressenti dans un premier temps, il fut
finalement écarté par la production. Son jeu peinait à retranscrire
toute la subtilité psychologique du personnage
Il
se trouve par ailleurs que le réalisateur Godefroy Donelly (« Les
aigles serrent les dents », « Terreur panique ») est
encore sous contrat avec Tino de Laurendis pour un film.
Au
début réticent, Donelly finit par accepter car il n’a encore jamais
eu l’occasion de tourner une grosse production. C’est tout du moins
ce que lui a fait miroiter de Laurendis. La réalité s’avérera moins
glorieuse, et les quelques jours de tournage généreusement accordés
par le producteur, un véritable enfer : Charlie Meyer attrape la
tourista (à Miami !) dès le premier jour, l’actrice Susan
Cayrol refuse de se déshabiller pour la scène « topless »
et réclame une doublure (elle sera fichue à la porte et remplacée au
pied levé par la script girl).
Charlie Meyer possède une toute autre
envergure, on peut le constater dans cette scène où il se fait
sauvagement attaquer par un Supracarien bien décidé à en découdre.
(Anecdote : la scène n’a pas été retenue car Meyer avait
oublié d’enfiler sa panoplie de Megablairo.)
|
Le
résultat est tellement navrant qu’aucune copie n’a vu le jour sous
nos latitudes. Il paraîtrait cependant que « Megablairo contre
les spectres de l'au-delà » soit projeté assez régulièrement
dans quelques villages isolés du fin fond du Laos.
Pour
notre part, nous n’avons jamais vu que quelques photogrammes de ce
film mythique dont l’existence tangible reste malgré tout encore à
prouver.
Essai de costume pour Charlie Meyer. La
costumière s'est depuis recyclée dans la thérapie comportementaliste.
Retour aux BD
|